Antoine Séjourné

Antoine Séjourné

Un chercheur partage les paysages, la vie et la Science en Sibérie

Petit lac gelé récent (30 ans) début mai

La Science au printemps cette fois-ci!

Antoine Séjourné | 30 mai 2019

L’équipe, de gauche à droite : Frédéric, Piotr, Lara et Antoine
L’équipe, de gauche à droite : Frédéric, Piotr, Lara et Antoine

Le but de notre mission est de venir au printemps pour collecter des eaux des lacs et rivières pour mesurer la quantité de gaz dissous (CO2 et CH4 méthane) pour Frédéric et Lara; et pour mesurer en laboratoire la chimie, le carbone dissous dans l’eau pour moi (Antoine). C’est la même mission qu’en hiver et sera similaire lorsque nous allons revenir en août, Pourquoi aller en Sibérie au milieu de la forêt? C’est à cause du pergélisol, du sol gelé en permanence, dans cette région sur (400-700 m de profondeur). Il contient énormément de glace (50 à 80% en volume) et est très sensible aux variations du climat. Il est en train de dégelé, la glace fond et forme les nombreux lacs que l’on voit dans le paysage. Certains sont très anciens (5000 à 8000 ans) et certains n’ont que 10 à 50 ans. Les plus jeunes se sont formés à cause du réchauffement climatique récent et de l’impact de l’Homme. En effet, dès que les hommes coupent la forêt pour faire un champs ou avoir du bois pour construire, le pergélisol commence à dégeler car il reçoit plus d’énergie de l’atmosphère…

Nous allons donc visiter les mêmes lacs pour comparer nos mesures avec l’hiver sur la chimie des lacs. Le printemps est une période clé, la neige a fondu, le sol est seulement dégelée sur les premiers 30 cm du sol et la glace commence à disparaître. Nous avons d’ailleurs était très surpris de voir que beaucoup de lacs avaient encore de la glace, comme le grand fleuve Léna, lorsque nous sommes arrivés. Cette semaine par contre, toute la glace a disparu des lacs.

Pour récupérer les gaz dissous dans l’eau, Frédéric et Lara échantillonnent de l’eau du lac puis secoue la bouteille et avec une seringue vont récupérer seulement le gaz, et non l’eau, pour le stocker dans des petits tubes. Pour ma part, je récupère 4 à 5L d’eau que je filtre en partie sur le terrain avec une seringue et qu’on filtre le soir pour remplir une multitude de bouteilles : 8 bouteilles à chaque fois par lac. Au total, je vais ramener environ 9 à 10 L à Paris!

Nous marchons toute la journée et mangeons le midi soit sur le terrain en faisant un feu et mangeant des ramens ou un sandwich ou bien si il fait très moche, à la maison au chaud. Nous avons des ramens pâtes bolognaises au ketchup!

Durant notre séjour, nous avons pu voir le paysage changer complètement avec les arbres et l’herbe devenant de plus en plus verte, les bourgeons apparaissant et la glace disparaissant. C’est toute la forêt boréale qui se réveille! Les jours sont aussi de plus en plus longs, il fait nuit vers 22h et le soleil de lève vers 2h du matin…