Un chercheur partage les paysages, la vie et la Science en Sibérie
Antoine Séjourné | 30 mars 2019
La question que l’on me pose souvent en France ou même Sibérie, mais pourquoi aller aussi loin et alors qu’il fait très froid l’hiver et très chaud l’été avec des moustiques? La réponse est parce que ce qui change en Sibérie, change aussi dans le monde et surtout en France. Et oui, le réchauffement climatique est planétaire et il est très fort en Sibérie et cela va changer également notre vie en France…
Le pergélisol, et surtout certaines régions en Sibérie, ont de grandes quantités de carbones dans le sol qui sont gelés sous forme de débris de végétaux (matière organique qui contient du carbone ou de gaz (CO2 ou méthane CH4).
Et lorsque le pergélisol dégel et forme des lacs, le carbone peut s’échapper sous deux formes : 1) carbone dissous dans l’eau des lacs et des rivières comme les sel dans l’eau de mer ou 2) en gaz lorsqu’ils sont libérés ou la matière organique est mangée (dégradée, découpée) par des bactéries qui vont en retour libérées du CO2 ou du CH4 vers l’atmosphère ou le carbone sera dissout . Ce sont les lacs que l’on voit si nombreux dans l’article (Aller étudier le pergélisol en Sibérie).
Mais pour savoir quelles quantités de carbone s’échappent du pergélisol vers l’atmosphère ou les lacs/rivières, il faut aller sur le terrain faire des mesures! Et cela veut dire y aller en hiver (maintenant), mais aussi au printemps (mi-mai) et aussi en été (août)… Voilà pourquoi, nous sommes partis en hiver en Sibérie
Moi je m’occupe d’étudier le carbone dissous en prélevant des eaux qui seront analysées en laboratoire avec des collègues du laboratoire GEOPS et LSCE mais aussi de Toulouse et de Paris. Je dois récolter de l’eau de différents lacs (grands et petits et aussi vieux et jeunes) et rivières et les filtrer pour remplir plusieurs bouteilles en plastique.
Frédéric Bouchard et Lara Huges s’occupent d’étudier les gaz libérés dans les lacs et qui seront aussi analysés. Ils prennent de l’eau dans une bouteille et puis secouent la bouteille pour libérer le gaz comme lorsque le gaz sort après avoir secoué trop fort le coca-cola.
Mais pour atteindre l’eau du lac qui n’est pas gelé sous la carapace de glace d’hiver, il faut faire un trou! Et pour ça, il faut une machine qui fasse un trou qui traverse la glace qui peut faire 1 m d’épaisseur!
Enfin, Albane, Marc et Kencheeri ont utilisé des appareils géophysiques pour sonder le sol gelé. Il utilise un radar qui envoie des ondes dans le sol qui vont ricocher sur les poches de sol non gelé à quelques mètres de profondeur dans ce sol gelé. Un peu à la manière de petites vagues se propageant lorsque que l’on jette un caillou dans un lac et qui vont rebondir sur le rivage. Leur but est de sonder le sol pour savoir si il y a des zones non gelées sous les lacs. Ils ont même injecté du courant dans le sol pour également détecter ces anomalies!